Flemme ou perte de motivation ?
- Cécile Solar
- 13 mai
- 6 min de lecture
Retrouver l’élan : comprendre et accompagner la motivation des ados expatriés

Il est 16h30. Votre ado rentre du lycée français, dépose son sac, grignote un truc et s’écroule sur le canapé. Vous lui demandez s’il a pensé à son devoir d'histoire ou à s'inscrire au club de sport qui lui plaisait tant l'an dernier. Il hausse les épaules. "J’ai la flemme..." Cette phrase, vous l’entendez de plus en plus souvent. Et vous ne savez plus si c’est une phase normale ou un vrai signal d’alarme.
Quand on vit à l’étranger, ces questions prennent une autre dimension. Entre décalage culturel, isolement, pression scolaire et identité mouvante, l’adolescence peut devenir un véritable parcours du combattant. Et pour les parents, le sentiment d’impuissance grandit : comment le (re)motiver sans l’étouffer ? Comment décoder ce qui se cache vraiment derrière cette fameuse "flemme" ?
C’est tout l’enjeu de cet article : poser un regard plus nuancé, plus bienveillant, sur la démotivation apparente de nos ados expatriés, et proposer des pistes concrètes pour raviver leur élan. Parce que derrière la flemme se cache souvent un message que nous, parents, avons tout intérêt à écouter.

La flemme, un symptôme plus qu’un problème
La "flemme" est souvent perçue comme un défaut moral, une paresse coupable. Pourtant, en coaching comme dans ma vie de mère, j’ai appris à l’entendre autrement : comme un symptôme. Elle dit quelque chose de l’état intérieur de l’ado, de ce qui le traverse ou lui résiste. Lorsqu’un jeune perd l’envie d’agir, ce n’est pas qu’il est incapable, c’est souvent qu’il est débordé, perdu, ou qu’il doute du sens de ce qu’on lui demande.
Je me souviens de mon propre fils, alors en 10ème classe, qui passait des après-midis entiers à regarder des vidéos de gameurs sans but apparent. Au départ, j’étais tentée d’intervenir, de recadrer. Mais j’ai choisi de creuser. En réalité, il était submergé par les changements de niveau, les attentes implicites du lycée international et les interrogations sur son identité. La flemme était une forme de repli, un espace sûr pour échapper à une pression trop grande. Ce comportement, loin d’être un caprice, était une manière de préserver un équilibre intérieur.
Ce qui peut ressembler à de l’inertie est en réalité souvent un mécanisme de protection. L’ado se met en pause pour tenter de se réguler, de digérer ce qu’il vit. Comprendre cela, c’est déjà faire un pas immense vers lui.

L’ado expatrié face à une double complexité identitaire
L’adolescence est un temps de construction identitaire. Pour les jeunes expatriés, ce processus est doublement complexe. Ils naviguent entre plusieurs cultures, parfois plusieurs langues, et doivent se construire dans un entre-deux. Ce flou identitaire peut freiner la motivation. "Pourquoi faire des efforts ici, si on doit peut-être repartir dans un an ?" m’a confié une jeune que j’accompagnais en coaching. Derrière cette question se cache une vraie difficulté à s’investir dans le présent quand le futur semble incertain.
Par ailleurs, les repères changent : systèmes scolaires différents, sociabilités plus fragiles, attentes parentales parfois floues ou trop fortes. L’ado expatrié peut se sentir déconnecté de ses pairs restés en France, mais aussi en décalage avec les jeunes du pays d’accueil. Ce tiraillement alimente le repli, le sentiment d’être à côté, donc parfois l’inaction.
En tant que mère de deux adolescents ayant grandi entre trois cultures, j’ai vu combien cette situation peut créer de la confusion. Un jour, ma fille m’a dit : "Je ne sais plus vraiment d’où je viens, ni où je vais. Alors à quoi bon me forcer ?" Sa phrase m’a marquée. Elle exprimait un désarroi identitaire que je ne pouvais résoudre pour elle, mais que je pouvais entendre et accueillir sans le minimiser.

Derrière la démotivation, une quête de sens
La motivation naît du sens. Si votre ado ne se lève pas le matin pour réviser son cours de SVT, ce n’est pas nécessairement par fainéantise. C’est qu’il ne voit pas à quoi cela sert. Ou plus précisément, il n’a pas encore connecté ses efforts à un projet qui l’anime.
J’ai accompagné une adolescente française vivant à Singapour qui ne voulait plus aller en cours. Ensemble, nous avons exploré ce qui la faisait vibrer : le dessin, l’écologie, les animaux. Petit à petit, elle a retrouvé l’envie de s’engager, car elle pouvait projeter ses compétences dans un futur choisi. La motivation renaît quand on relie le présent à un cap. Il ne s’agit pas d’avoir un plan de carrière à 15 ans, mais simplement d’ouvrir un espace pour rêver, explorer, se projeter, même de manière imparfaite.
Parfois, le déclic vient d’un stage, d’une rencontre, ou d’un projet créatif. L’important est que votre ado puisse tester, expérimenter, et ressentir qu’il a prise sur ce qu’il vit. Dans un monde où tout va vite, cette capacité à créer du sens est précieuse.
"L’enthousiasme est à la base de tout progrès." disait Henry Ford.
Et cet enthousiasme ne se décrète pas, il se cultive. Il se nourrit de curiosité, de liberté et de confiance.

Changer de posture pour renouer le lien
Face à la démotivation, notre réflexe est souvent de pousser. De vouloir secouer. Mais c’est contre-productif. Plus on insiste, plus l’ado résiste. La première chose à faire est de changer de posture : passer du contrôle à la connexion.
Je me rappelle une mère que j’ai accompagnée lors d’un atelier. Son fils ne voulait plus rien faire. Ensemble, nous avons travaillé sur sa manière d’engager la discussion : poser une question ouverte, écouter sans juger, partager une expérience personnelle plutôt que de donner une leçon. Trois semaines plus tard, elle m’a dit : "Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais il m’a parlé de son envie de reprendre la guitare."
Ce que nous pouvons offrir à nos ados, c’est un espace de sécurité. Un cadre bienveillant où ils peuvent explorer, se tromper, et retrouver leur énergie sans peur du jugement. Parfois, cela commence par de petites choses : regarder un film ensemble, faire une promenade, cuisiner un plat du pays d’accueil ou de la culture d’origine. Ces moments de lien nourrissent la confiance, et permettent d’ouvrir la porte à des discussions plus profondes.
Accueillir l’adolescence, c’est accepter une part de chaos. Mais c’est aussi croire en la capacité de nos jeunes à se réinventer. Et leur transmettre cette confiance en eux, même quand ils doutent.

Conclusion : Retrouver l’élan, ensemble
La "flemme" n’est pas une fatalité. C’est un langage. Celui d’un ado qui cherche, qui doute, qui teste. En tant que parent expatrié, il est parfois difficile de ne pas se sentir démuni.
Mais en changeant de regard, en osant la curiosité plutôt que le contrôle, en soutenant plutôt qu’en forçant, nous pouvons redevenir des partenaires de leur élan.
Notre rôle n’est pas de tout résoudre, mais d’accompagner. D’offrir un cadre stable et aimant, tout en laissant à notre ado l’espace pour se découvrir. Car c’est dans cette tension féconde entre ancrage et liberté que peut naître la motivation authentique.
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